Artiste :Julien Friedler – Be Boz Be Art
Date et lieu :www.facebook.com/bozartebuenosaires
Par Manuela Hansen
Il y a plus de cent ans, les avant-gardistes s’écriaient :« donnons vie à l’art et construisons de nouvelles valeurs ». Dans le milieu artistique, on dit que ce fut là l’utopie de leurs propositions car, en fin de compte, l’art circulait parmi une élite restreinte d'artistes jeunes et rebelles.
Aujourd’hui, dans un coin du monde de l’art contemporain, un artiste nous amène à penser que cette utopie semble s’être transformée en réalité.Cet artiste, c’est Julien Friedler, un psychanalyste belge disciple de Lacan, qui a décidé d’abandonner son métier pour se consacrer à l’art. En 2006, il crée la fondation Spirit of Boz afin de promouvoir l’art contemporain. Son projet, Be Boz Be Art, est à l’œuvre dans le monde entier ou presque.Du Rwanda à New York, en passant par le Togo, Java, le Tibet, Bruxelles, Berlin et, heureusement, notre Buenos Aires.
Pour Friedler, « les valeurs sont mortes ». C’est pourquoi il propose, presque comme un prêche nietzschéen, de les construire et de les restaurer, et quoi de mieux que l'art pour y parvenir ? Be Boz est par conséquent un projet à la fois artistique et humaniste.
Vous avez entendu parler de l’art relationnel ? Et bien, sa proposition y a trait. C’est un art qui est un art et qui en même temps met en relation les personnes et dont le but est de revitaliser ces relations qui, sous l’influence de l'objet dans la société de consommation, se sont détériorées. Ce qui est intéressant dans ce mouvement d’échange appelé « be boz », c’est qu’il cherche à projeter l’art dans la société et non à amener la société dans le circuit artistique. Julien Friedler voit l’art comme une espèce de ghetto, de show. On peut interpréter ses actions exactement comme le contraire du Pop. Si Warhol a fait rentrer les boîtes de conserve Campbell dans les musées, c’est tout le contraire ici : il s’agit de sortir du show, d'amener l’art à la praxis vitale.
Be Boz nous amène à penser que ce qui était une utopie chez les avant-gardistes pourrait aujourd’hui être réel.
Par exemple, Celestial Tramp est un des projets ; il est consacré uniquement à des personnes en situation d’exclusion et d’extrême pauvreté.Il se compose de rencontres dans le cadre desquelles on offre du matériel pour dessiner, peindre, concevoir, ou même pour ne rien faire. Ce qui importe ici, c’est de restaurer les relations humaines et à partir de là, les conséquences sont imprévisibles. Au Rwanda, on a parlé de ces ateliers à la télévision, et un enfant a ainsi été adopté, ce qui lui a permis de découvrir une famille, un endroit où dormir et où étudier.
Le projet qu’il réalise actuellement à Buenos Aires s’intitule « Alrededor del Boz en 80 años », un projet collectif et ouvert à tout le monde.Les personnes se réunissent pour répondre à des questions existentielles telles que « qui suis-je ? », « Dieu existe-t-il ? » ou « comment vois-tu l’avenir ? ».Ces témoignages sur papier feront partie de la méga-installation Forest of Souls, que l’on pourra admirer l'année prochaine sur une place de Belgique et à partir de là, dans les villes où la fondation travaille.Il s’agira de colonnes de métal composées de dix boîtes et qui contiendront chacune 500 témoignages.Ces colonnes immortaliseraient la fragilité du papier et le but est, au final, de capturer l’impression de l’âme du monde, de former une forêt des âmes, de construire une cartographie de nos valeurs.
En matière d’esthétique, ce qui est intéressant dans cette œuvre, c’est qu’elle est une question de temps.Des milliers « d’âmes » se sont déjà inscrites et pour achever l’œuvre, nous aurons besoin de trois générations et de milliers de personnes supplémentaires.C’est un processus qui nous rappelle le Moyen-Âge et la construction des cathédrales gothiques, où tous apportaient une pierre et où chacun était indispensable à sa construction. L’œuvre n’a par conséquent pas un auteur unique : l'auteur est un corpus anonyme, pluriel et collectif.
Je vous recommande de vous rapprocher du mouvement « Be Boz ». Vous pourriez faire partie des auteurs de Forest of Souls et contribuer à cette archéologie des valeurs humaines.
Artista: Julien Friedler – Be Boz Be Art
Fecha y lugar: www.facebook.com/bozartebuenosaires
Por Manuela Hansen
Hace más o menos 100 años, las vanguardias gritaban: “llevemos el arte a la vida y construyamos nuevos valores”. En el slung artístico decimos que ésta fue la utopía de sus propuestas, porque a fin de cuentas, el arte circulaba en una pequeña elite de jóvenes y rebeldes artistas.
Hoy, en un rincón del mundillo del arte contemporáneo, un artista nos hace pensar que esta utopía parece haberse convertido en realidad. Él es Julien Friedler, un psicoanalista belga discípulo de Lacan que ha decidido abandonar su profesión y dedicarse al arte. En 2006 creó la fundación Spirit of Boz para promover el arte contemporáneo. Su proyecto, Be Boz Be Art, trabaja prácticamente en todo el mundo. Desde Rwanda, Togo, Java, el Tibet, hasta New York, Bruselas, Berlín y por suerte, nuestra Buenos Aires.
Para Friedler, “los valores han muerto” y por esto, casi como un prédica Nietzscheana, propone construir y restaurarlos y ¿con qué mejor que con el arte? Es así que Be Boz es un proyecto artístico y humanístico a la vez.
¿Escuchaste hablar del arte relacional? Bueno, su propuesta tiene que ver con esto. Es un arte que es arte en tanto interrelaciona a las personas y donde la búsqueda es revitalizar estas relacionas, que mediatizadas por el objeto en una sociedad de consumo, se han deteriorado. Lo interesante de esta movida de intercambio de la que se viene hablando como “be boz”, es que busca proyectar el arte a la sociedad y no llevar la sociedad al circuito artístico. Julien Friedler entiende al arte como una especie de ghetto, de show. Podemos interpretar sus acciones exactamente como lo contrario al Pop. Si Warhol llevó las latas Campbell al museo, esto es al revés: es salir del show, es llevar el arte a la praxis vital.
Be Boz nos hace pensar que lo que en las vanguardias era una utopía, hoy podría ser real. Por ejemplo, Celestial Tramp es uno de los proyectos y está dedicado sólo a personas en situaciones de exclusión y extrema pobreza. Consiste en encuentros en donde se brindan materiales para diseñar, pintar, dibujar o incluso no hacer nada. Lo importante aquí es restaurar las relaciones humanas y a partir de acá, las consecuencias son impredecibles. En Ruanda, estos talleres se televisaron y así un niño fue adoptado y descubrió una familia, un lugar donde dormir y donde estudiar.
Lo que hoy está realizando en Buenos Aires es Alrededor del Boz en 80 años, un proyecto colectivo y abierto a todo el mundo. Las personas se reúnen para responder preguntas existenciales como ¿Quién soy, existe Dios, cómo ves el futuro? Estos testimonios en papel formarán parte de la megainstalación Forest of Souls, que se llevará a cabo el año que viene en una plaza de Bélgica y a partir de acá, en las ciudades donde la fundación trabaja. Serán columnas de metal conformadas por 10 cajas y dentro de cada una habrá 500 testimonios. Estas columnas inmortalizarían la fragilidad del papel y la ambición es, finalmente, capturar la impresión del alma del mundo, formar un bosque de almas, construir una cartografía de nuestros valores.
En materia de estética, lo interesante de esta obra es que es una cuestión de tiempo. Ya se han registrado miles y miles de “almas” y para concluir la obra, necesitaremos de tres generaciones y miles de personas más. Es un proceso que nos recuerda a la edad media y a la construcción de las catedrales góticas, donde todos aportaban una piedra y donde cada uno era fundamental para su construcción. Así, la obra no tiene un único autor, sino que es un corpus anónimo, plural y colectivo.
Te recomiendo acercarte a la movida “Be Boz”. Podrías se un autor más de Forest of Souls y contribuir a esta arqueología de los valores humanos.